Le parc National de Ruaha se situe au centre de la Tanzanie, à l’Ouest des hauts plateaux d’Iringa. Sa superficie est de 12.950 Km2 et c’est ainsi le deuxième plus grand parc de Tanzanie. Le parc tire son nom de la rivière Ruaha qui serpente à travers la zone Est au niveau inférieur de la Rift valley. Ruaha est la déformation du mot Luvaha qui signifie ruisseau ou courant en langage Hehe, la tribu de cette région. La rivière prend sa source dans les marais de Buhoro au Nord-est de Mbeya et traverse le parc de Ruaha avec ses affluents dont la Nzombe river, puis se jette dans la Rufiji river avant de rejoindre le delta de Rufiji.
La vallée de la Ruaha river est probablement une extension de la vallée du Grand Rift et s’étire sur 160 Km le long de la limite Est à travers des gorges accidentées et de vastes plaines.
Au-delà des rivières et des marais, on découvre des collines boisées qui montent jusqu’aux pics de Datummbulwa (1.700 m) au Sud et Ikungu (1.830 m) à l’Ouest.
Les zones de végétation sont diverses, comprenant aussi bien de vastes plaines et des marais que des forêts denses. Au-delà des vallées, vers le Nord, prospèrent de magnifiques baobabs.
Pour certains, c’est très certainement le plus beau parc du pays, et par conséquent l’un des plus beaux endroits sauvages du Monde. C’est aussi, avec le Selous, le Tarangire et le parc de Chobe au Botswana, le plus important des sanctuaires d’éléphants. Eloigné de tout, il est encore très peu visité. La faune y est abondante : outre les lions, léopards, guépards, éléphants, hippopotames, crocodiles, girafes, buffles, gibs harnachés, il est presque facile d’y voir les grands coudous, des hippotragues noirs, des oryx et les fameux lycaons, sans oublier environ 370 espèces d’oiseaux.
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La Rift Valley est l’un des plus longs systèmes de faille du monde. Elle s’étend du Sud de la Mer Rouge (au Nord) jusqu’au Zambeze (au Sud) sur plus de 9500 kms de long et 40 à 50 kms de large.
Elle traverse notamment le Kenya et la Tanzanie.
Elle fait partie d’un immense complexe de fracture de la croûte terrestre appelé Grand Rift Est Africain.
Le Grand Rift se situe à la limite de trois plaques tectoniques : l’arabe, la nubienne et la somalienne. Sa formation débuta il y a 100 millions d’années lorsque les plaques se mirent à diverger, provoquant un fossé d’effondrement dont les parois escarpées s’élèvent à 900 mètres au dessus du fond de la vallée.
Cette région connut une forte activité volcanique : l’écorce terrestre s’étirant, des volcans entrèrent en éruption en surface.
Ces volcans, dont certains sont encore en activité, ponctuent la Vallée du Rift : Erta Ale en Ethiopie, Ol Doinyo Lengaï, montagne sacrée des Masais en Tanzanie, mais aussi le Mont Kenya (5199 m) et le Kilimanjaro (5895 m) qui sont les plus hautes montagnes volcaniques d’Afrique pourvues d’un glacier.
De grandes découvertes paléontologiques ont été faites à ce point de fracture. On y a surtout découvert de nombreux vestiges archéologiques et de nombreux fossiles d’hominidés, c’est pourquoi la Vallée du Rift est surnommée « le berceau de l’Humanité ».
Si on a retrouvé autant d’ossements dans cette région, c’est que les conditions de conservation y sont exceptionnelles.
Le milieu lacustre a favorisé une sédimentation qui a fossilisé rapidement les ossements des premiers hominidés ; ensuite l’érosion a permis d’accéder à des fossiles très anciens comme dans les gorges d’OlDuvai en Tanzanie.
La formation de la Vallée du Rift joue un rôle primordial dans l’apparition de la lignée humaine : c’est la théorie de l’East Side Story de A. Kortland puis reprise par Y. Coppens.
D’après cette théorie, la création du Rift a conduit à une différenciation climatique et environnementale : à l’Ouest, une région humide et boisée, à l’Est, une région plus sèche occupée par la savane. Cette différenciation aurait eu pour conséquence l’apparition de deux lignées évolutives : à l’Ouest les grands singes arboricoles, à l’est les Australopithèques, groupe d’hominidés bipèdes adaptés à la savane.
Cependant, cette théorie a été remise en cause par Yvette Delorson qui pense que l’origine de la bipédie ne serait pas liée à des raisons environnementales.
Les gorges d’Olduvaï sont le point de départ de ces nombreuses découvertes : c’est en 1959 que Louis et Mary Leakey y trouvèrent les restes des tous premiers hommes : Australopitecus Boisei et Homo Habilis vivant entre 2.5 et 1.6 millions d’années avant notre ère.
En 1976, Mary Leakey et son fils Richard découvrent dans la plaine de Laetoli au sud des gorges d’Olduvaï, une piste d’empreintes de pieds vieilles de 3.5 millions d’années prouvant que nos ancêtres humains se tenaient debouts.
Entre temps, en 1974, Y. Coppens, D. Johanson et M. Taieb avaient découvert à Hadar en Ethiopie un autre chaînon : le squelelette presque complet d’Australopithecus Afarensis datant de 3 millions d’années et baptisé Lucy.