Bagages cabines : les règles changent le 1er Septembre ! (28/08/2024)

Après une période d’assouplissement et de tests, la Commission européenne a décidé de restaurer la limite de la contenance des flacons liquides dans les bagages à main.

Début 2024, face à l’évolution des méthodes de contrôle dans certains aéroports équipés, ces derniers avaient levé la restriction qui consiste à interdire le transport de liquides de plus de 100 ml dans les bagages à main.

En cette fin d’été 2024, la situation se renverse. La limite des liquides autorisés sera à nouveau en vigueur dès le 1er septembre.

Mise en place en 2006, la réglementation indique que tout produit de forme liquide doit se limiter à un contenant de maximum 100 ml pour être transporté dans un bagage cabine. Ces contenants doivent alors être placés dans un seul sac plastique transparent d’un volume maximal d’un litre.

Ce sac transparent doit être sorti du bagage cabine et mis en évidence au moment du contrôle de sécurité et du passage des portiques (il en est d’ailleurs de même des appareils contenant une batterie).

L’objectif de cette réglementation est d’empêcher l’introduction de liquides explosifs à bord d’un avion. Les experts considèrent en effet qu’une quantité de 100 ml ne serait pas dangereuse en cas d’explosion.

Début 2024, l’allègement de la réglementation concernant les liquides avait été mis en place dans les aéroports, lorsque ceux-ci étaient équipés de scanner de pointe. En effet, une nouvelle génération de scanners a été récemment introduite dans certains aéroports.

Les C3 EDSCB (Explosive Detection System for Cabin Baggage) sont des scanners de haute technologie qui devaient permettre de faciliter les contrôles de sécurité en détectant les substances dangereuse avec beaucoup de précision, sans que le voyageur n’ait à retirer les liquides et les batteries de sa valise cabine.

L’objectif était évidemment un gain de temps et de praticité, aussi bien pour les contrôleurs que pour les voyageurs, mais également un renforcement de la sécurité grâce à l’utilisation de l’intelligence artificielle.

Cependant, après plusieurs mois d’utilisation, la Commission européenne a souligné plusieurs défaillances importantes dans la fiabilité de ces scanners, qui semblaient présenter des difficultés à analyser correctement les contenants de plus de 330 ml.

Face à cette défaillance et aux risques qui y sont liés, la Commission européenne a décidé de suspendre l’utilisation de ces scanners dès septembre et de revenir aux mesures de sécurité initiales avec limitation de contenance des liquides et nécessité de les sortir des bagages cabines.

Pour les aéroports ayant investi plusieurs millions d’euros dans des scanners de classe C3, le retour aux pratiques initiales est une douche froide.

Selon le Conseil international des aéroports (ACI), ces scanners dernière génération peuvent coûter jusqu’à huit fois plus cher que les scanners traditionnels, avec des coûts d’entretien quatre fois plus élevés.

Des hubs majeurs comme Londres-Heathrow et Amsterdam-Schiphol, qui avaient déjà largement adopté ces technologies, font face à des pertes financières et opérationnelles significatives. L’aéroport de Marseille Provence s’était lui aussi équipé de scanners EDS 3 pour son nouveau Terminal 1.

Le directeur général de l’ACI Europe a exprimé des préoccupations concernant la confiance des acteurs du secteur dans le processus de certification des équipements de sécurité par l’Union européenne. Cette situation soulève des questions sur la stabilité des normes de sécurité et les futurs investissements. Les scanners de norme C3 actuellement en place devront intégralement être révisés.

Quant aux passagers qui avaient eu la chance de s’habituer à ce confort de voyage, ils devront revenir aux anciennes règles et s’adapter aux contraintes des produits liquides.